Il y a un an, le 11 septembre 2012, alors que j'étais entre
deux contrats et que je passais mon temps sur Kijiji, mon chum me
lançait : mais pourquoi tu ne pars pas une page Facebook avec
toutes tes trouvailles? Je me souviens avoir pensé à ce moment là
« Si j'atteins 100 likes, ça va être beau ».
Hier, nous étions mardi. Ça faisait
une semaine que j'avais donné ma démission d'une job steady
avec des assurances, un cellulaire payé, un portable fourni et tout
le kit...
Il était donc 10 h, hier matin, et
j'étais à la chasse aux trouvailles, en route vers une ville que je
ne connaissais pas, sur un chemin que je n'avais jamais pris non
plus.
Tout à coup, je tombe sur un petit
pont couvert. Normalement à 10 h, je suis au bureau en train de
prendre un café, en finissant de lire les 250 courriels reçus de la
veille... Un pont couvert, à 25 minutes du chalet! Wow! Ça fait 10
ans qu'on vient ici et on ne l'avait jamais vu! Je prends une photo
et je continue mon chemin. Je regarde autour de moi et je ne vois que
du beau : un vieux moulin, une maison jaune et violet, une
pancarte qui annonce du pain frais maison... C'est comme si ma vision
avait changé. Je me sens libre. Je prends alors conscience du
plaisir enivrant de conduire vers une destination nouvelle, inconnue,
à la recherche d'un hypothétique trésor. Je donne une existence,
une réalité à cette aventure virtuelle que je m'offre chaque jour
en traquant les bonnes affaires sur les petites
annonces. Passer des heures dans le dédale du net, c'est l'aventure
la plus accessible que j'étais en mesure de m'offrir avec un horaire
de citadine stressée. Mais partir à l'aventure sur des routes
inconnues est encore plus grisant!
Oui, la chasse aux trésors est une
activité qui crée la dépendance. Il faut tout d'abord traquer la
bête (ce qui, sur le milliers d'annonces publiées chaque jour sur
Kijiji n'est pas une mince affaire). Il faut ensuite lui
porter le premier coup (répondre à une annonce ne garantit pas une
réponse ni un rendez-vous), puis une fois qu'elle est à terre, il
faut encore aller la chercher. Alors que cette première partie de la
chasse est déjà toute une aventure, la seconde partie est tout
aussi palpitante. Fière d'avoir réussi à passer les premières
épreuves, c'est en conquérante que je prends le volant pour aller
chercher mon butin. Je n'ai encore vu l'animal que de loin. Dans la
voiture, ma bête est le plus beau buck que j'ai jamais vu et
il trônera bientôt chez moi avec tout son panache!
Depuis un an, je constate que je ne
suis pas la seule à aimer cette chasse : plus de 9 000 likes
sur la page Facebook De la ruelle au salon! C'est tellement cliché
de dire que jamais je n'aurais imaginé un tel engouement. C'est
cliché, mais c'est ça. Quand j'ai atteint 1000 likes juste avant
Noël, l'an dernier, je me disais que tous les gens que ça pourrait
intéresser étaient déjà sur la page. Puis, je me suis dit la même
chose à 2000 et à 4000.
J'ai commencé cette aventure en
n'ayant aucune attente. Je voulais tout simplement faire, pour la
première fois depuis longtemps, quelque chose que j'aimais vraiment.
Je voulais le faire gratuitement, sans penser à ce qui serait
rentable, à ce qui plairait ou à comment ce serait reçu.
Il y a 8 760 heures dans une année et
vous êtes aujourd'hui plus de 9 000... Chaque jour, vous consultez,
commentez, suggérez, échangez sur ma page. Vous êtes une
communauté passionnée et respectueuse (alors que l'on sait comment
les goûts et les couleurs sont subjectifs, je n'ai jamais vu de
commentaires disgracieux sur cette page), et je vous en remercie du
fond du coeur.
J'ai plein de projets que je brûle de
vous dévoiler bientôt.
Puisse cette page vous faire traverser
plein de petits ponts, couverts ou non.
Isabelle
Mon kit de chasse